Audrey Waltrowski – Psychologue

Qu'est ce qu'une psychothérapie ?

La psychothérapie est une démarche personnelle que vous faites uniquement pour vous même.
Le professionnel que vous choisirez pour vous accompagner est là pour vous aider à y voir plus clair. Il ne possède pas de solution «toute faite», mais il sait comment vous guider afin de vous permettre de découvrir vos propres solutions et d’atteindre vos objectifs de changement.
Une psychothérapie peut prendre des formes variées qui dépendent de l’orientation théorique et des techniques thérapeutiques utilisées.

La durée, les objectifs, les modalités,… d’un accompagnement psychologique sont définis au départ de la démarche thérapeutique, dès les premiers entretiens individuels, et sont rediscutés en cours d’accompagnement en fonction des avancées de la thérapie.
Le psychologue-psychothérapeute et le patient (que l’on peut qualifier de co-thérapeute car pleinement acteur du processus) s’associent pour établir un «contrat thérapeutique» qui reflète:

  • les besoins et attentes du patient
  • les modalités techniques de la thérapie (méthodes, outils d’évaluation,…)
  • pour aboutir à l’engagement des deux partenaires (patient/thérapeute)

 

Rappelez-vous qu’à tout moment vous pouvez demander à votre thérapeute de discuter avec vous de ces questions. Il doit pouvoir répondre clairement à vos interrogations avant que vous puissiez vous engager avec confiance dans votre démarche psychothérapeutique. C’est à vous de parler de votre inconfort et de questionner votre thérapeute si vous ne comprenez pas bien ses interventions ou le déroulement des rencontres.

Un peu d'histoire…

Les thérapies comportementales puis cognitives se sont d’abord développées dans les pays anglo-saxons et d’Europe du Nord, au début des années 1960.

Elles ont diffusé ensuite dans l’ensemble des pays développés. Elles se sont implantées en France à partir du début des années 1970 grâce à des associations privées dont les deux principales sont l’AFTCC (Association française de thérapie comportementale et cognitive), fondée en 1972, et l’AFFORTHECC (Association francophone de formation et de recherche en thérapie comportementale et cognitive), fondée en 1994. Ces deux associations proposent une formation de base et une formation continue sous la forme d’ateliers et de congrès.

Scientifiquement reconnues comme étant les formes de psychothérapies les plus efficaces en pathologie, elles trouvent leur application aussi bien en psychiatrie que dans des domaines aussi variés que les addictions, la douleur chronique, l’obésité,…

Les T.C.C. en pratique

Les TCC sont des thérapies brèves, dont les méthodes sont issues de la psychologie expérimentale et sont centrées sur les comportements, les pensées, les croyances et la gestion des émotions: il s’agit de permettre à la personne de modifier un système de fonctionnement néfaste à son propre bien être(vecteur d’inconfort ou de souffrance) ou à celui de son entourage (conflits, difficultés familiales ou de couple,…).

L’être humain se trouve confronté à de nombreuses situations dans son quotidien. A ces situations sont associées des pensées et des émotions, desquelles vont découler des comportements. Ces mêmes comportements seront à leur tour sources d’autres émotions, d’autres pensées et d’autres comportements… Lorsque le sujet met en place des comportements qui lui posent problème, tout son système émotionnel et ses pensées sont également en jeu.
Schema des cercles vicieux
Schèma des cercles vicieux - Cungi - 1996
Situation déclenchante

Prendre la parole en réunion de travail

Emotions & Sensations
  • Anxiété
  • Bouffées de chaleur
  • Rougissement
  • Noeud à l’estomac
Cognitions
  • « Je vais perdre mes moyens »
  • « Je vais bafouiller et tous vont penser que je suis incompétent »
Comportement

Je m’arrange pour laisser parler un collègue à ma place

Conséquences
  • Je suis déçu de moi et m’en veux de ne pas avoir su gérer la situation (émotions négatives)
  • C’est sûr mes collègues pensent que je suis incompétent (renforcement de la pensée négative)
  • Je m’isole du groupe de collègues présents à cette réunion (isolement social)

Comme nous venons de le voir, les TECC s’intéressent directement à trois composantes : les émotions, les cognitions, c’est à dire les processus de pensée, et les comportements.

Les comportements que l’on souhaite voir s’estomper ont été appris, de façon défectueuse, à partir d’une situation donnée de son propre parcours personnel. Comme ce qui a été appris peut-être modifié (donc ré-appris), il est possible de remplacer un ancien comportement par un nouveau, mieux adapté, grâce à ce processus de ré-apprentissage. Il est possible de la même façon de modifier aussi ses « schémas cognitifs », c’est à dire les schémas de pensée, plus ou moins rigides et inconscients, qui guident nos conduites parfois d’une façon inadaptée ou irrationnelle. On pense par exemple: « si je lui parle et que je rougis, il va penser que je suis faible » et le comportement de blocage ou le malaise surviennent. Le changement se fait grâce à l’aide du thérapeute qui guide la réflexion et la recherche de solutions, avec bien sûr la participation active du patient. Enfin, les TECC proposent un travail émotionnel basé en un premier temps sur la reconnaissance et l’identification des émotions. Les moyens de gestion et d’expression adaptée des émotions sont ensuite envisagés (relaxation, affirmation de soi,…). Concrètement, les séances de thérapie associent des exercices pratiques et des moments de réflexion. Le patient parvient ainsi à affronter la situation qu’il craint, très progressivement. Le thérapeute l’accompagne, l’aide et le soutient dans la mise en place du comportement souhaité. Il veille également au réajustement de son système émotionnel. Ce processus est mis en place grâce à l’utilisation conjointe de plusieurs techniques thérapeutiques parmi lesquelles les mises en situation, la relaxation, les jeux de rôles.

Cadre thérapeutique

La thérapie se déroule en plusieurs étapes:

  • Analyse motivationnelle : qu’est-ce que le patient désire changer et pourquoi ? Définition avec le thérapeute des objectifs du traitement
  • Etablissement d’une relation thérapeutique de collaboration : l’alliance thérapeutique doit être bonne pour que la thérapie fonctionne bien
  • Analyse fonctionnelle : définition des comportements problèmes; mise en relation des comportements avec les émotions et les pensées
  • Explication du problème psychopathologique et des techniques qui seront mises en place pour assurer le changement des comportements, des émotions et des pensées
  • Développement de capacités d’auto-guérison et d’autogestion
  • Evaluation des résultats du traitement par rapport à une ligne de base enregistrée avant de commencer
  • Programme de maintenance et suivi après la fin de la phase active de traitement (6 à 12 mois)

Relation thérapeutique

Comme toute thérapie, la thérapie cognitivo-comportementale s’établit sur une relation thérapeutique dont les composantes sont: chaleur, empathie, authenticité, professionnalisme, confiance mutuelle, acceptation du patient. Ces composantes concourent à l’établissement d’une alliance thérapeutique positive. Elles sont nécessaires, mais ne sont pas suffisantes.
La relation thérapeutique se fonde sur l’ici et maintenant, la sélection avec le patient de problèmes concrets à résoudre et une attitude consistant à tester des hypothèses thérapeutiques établies en commun. Ce type de relation est appelée «relation de collaboration empirique».

Pour aller plus loin

Références Bibliographiques

Liens

  • AFTCC:
    Association Française des Thérapies Comportementales et Cognitives
  • AFFORTHEC:
    Association Francophone de FOrmation et de Recherche en THérapie Comportementale et Cognitive
  • FNAP PSY:
    Fédération Nationale des Usagers en Psychiatrie
  • AFTOC:
    Association Française des personnes souffrant de Troubles Obsessionnels et Compulsifs
  • Hypersupers TDAH:
    Site d’information sur le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité